Le cachet de la poste est peu lisible, mais il semblerait qu’il s’agisse de l’année 1916.
Sur l’adresse il est rajouté le chiffre 83, sans doute le numéro de la baraque.
"Nice, le 6 décembre - 27- Bd Joseph Garnier
Mon bien cher Paul, c’est avec une très vive émotion que je viens de recevoir votre carte du 13 novembre ; elle adoucit un peu la douleur, que j’ai éprouvée en apprenant votre départ de Douai. Dès que j’en ai eu la nouvelle, je me suis mise en rapport avec une société de Lille par l’entremise de Mr de Poncheville afin que vous receviez de ma part, un envoi de vivres toutes les semaines ; vous avez dû en recevoir trois, déjà. La mort de votre pauvre mère m’a causé une très grande peine. J’ai été gravement malade tout l’hiver et le printemps derniers, je vais un peu mieux, à présent. Je donne de vos nouvelles aux Mazière et à toute la famille qui va bien, mais nous avons perdu Camille Jacquot et Victor, ce dernier laisse une petite fille. Je pense bien à Jeanne, à Pauline et à vous et vous embrasse de tout mon coeur.
Votre tante.
Signé Riff"
Un des otages parti en janvier 1918 de Carvin dans les régions envahies du Pas de Calais se nommait Riff, sans autre indication de son prénom. Il était instituteur et rentrera de Lithuanie le 25 avril à Carvin en compagnie de deux autres des neuf otages carvinois pour raison de santé.
S’agit t’il de Paul Riff, ou d’un homonyme ? Si l’indication de lieu d’origine (Douai) paraît compatible avec Carvin qui en est voisin et y est relié par voie ferrée, en revanche les indications de date 1916 ? plutôt que 1918 ne collent pas. Quant à la relation avec sa famille Riff de Nice ?
Arsène Duquesne Sté de recherches historiques de Carvin , arseneduquesne@orange.fr