Holzminden - Prisonniers en 14-18
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Otages du Nord - Deuxième vague janvier 1918
Extrait d’un bulletin municipal de Tourcoing communiqué par Bernard Demet
vendredi 1er mai 2009
par Fred HIERNAUX
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Femmes

Par un hiver rigoureux, le voyage dura 70 heures pendant lesquelles les voyageuses grelotaient dans des compartiments non chauffés.

À leur arrivée, les otages furent accueillies par des hurlements et des cris féroces poussés par des hommes, des femmes et des enfants qui ne se contentent pas de huer les prisonnières mais leur jettent des pierres.

les otages parquées dans des baraquements furent entassés dans une promiscuité abominable. le couchage ne comportait que deux couvertures et une paillasse remplie soit de foin pourri, soit de papier, et dont l’enveloppe était grise de crasse. Qu’on songe à la somme de souffrances que de telles privations représentaient pour des femmes dont la plupart n’étaient pas jeunes et qui étaient habituées à des soins minutieux.

Les minces cloisons de planches de leurs baraquements ne les protégeaient qu’imparfaitement contre la température excessive du dehors. Presque toutes ne tardèrent pas à tousser.

Tortionnaires méticuleux, les Allemands descendaient aux détails les plus infimes et les plus vils pour humilier leurs victimes et les vexer sans arrêt. les punitions de cachot et les amendes pleuvaient à tout propos.

Mais, avec stoïcisme admirable, les otages supportaient le martyre qui leur fut infligé.

Le retour en France eut lieu en juillet 1918.

Hommes

les otages hommes furent transportés à Milejgany en Lituanie.

Dès leur arrivée, les prisonniers purent constater l’insuffisance et la grossièreté de la nourriture, le manque d’eau potable, la malpropreté des locaux, l’absence totale des médicaments et d’organisation pour les soins médicaux.

Au bout de quelques jours, on les sépara en deux groupes, 160 environ furent conduits à Jehwie, dans une église russe bombardée, où, malgré bien des peines, ils allaient endurer un peu moins de souffrance que leurs compagnons restés à Milejgany.

L’étroite enceinte close de fils barbelés qui entouraient les baraquements se prêtait peu à la promenade. La malpropreté qui y régnait, comme aussi le froid rigoureux (qui alla parfois jusqu’à -18° et -28°) rebutaient les otages, mais il fallait sortir pour accomplir, chaque section à tour de rôle, les corvées de bois et d’eau et d’autres plus répugnantes.

Souvent, aussi, on leur faisait subir, en plein air, par les froids les plus terribles, des revues de paillasses, de couvertures etc... Qui s’étonnerait qu’après chacune de ces brimades cruelles, des bronchites, pneumonies et congestions soient venue augmenter le nombre de malades ? Aussi, la mort fit-elle de cruels ravages.

Aux tortures physiques ce joignirent les tortures morales. Durant de longs mois, les otages furent privés de correspondance et les seules nouvelles qui parvenaient de la guerre et de la patrie était les rodomontades des gardiens annonçant aux Français les succès et le prochain triomphe allemand.

 

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